ODD 17 – PARTENAIRES POUR LA RÉALISATION DES OBJECTIFS

L’ODD 17 promeut des partenariats efficaces entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile afin de réaliser l’ensemble des ODD au niveau mondial, régional, national et local. Ces partenariats doivent être inclusifs, construits sur des principes et valeurs communes, et placer au cœur de leurs préoccupations les peuples et la planète. La pandémie a mis en exergue notre interdépendance et réaffirmé la nécessité de renforcer la coopération internationale. Antonio Guterres appelle à « une intervention multilatérale à grande échelle, coordonnée et globale, s’élevant au moins à 10 % du PIB mondial ».

La crise sanitaire a contribué au ralentissement de l’ODD 17. Le commerce mondial s’est rétracté de 5,3 %. Même si l’OMC prévoyait une baisse plus conséquente (13 à 32 %), cette chute a d’importantes conséquences. La part des exportations des PMA dans le commerce mondial stage depuis 10 ans et atteint 0,8 % en 2018, loin de la cible ambitionnant de la doubler d’ici 2020. L’investissement étranger direct mondial vers les économies en développement stagne lui aussi à 706 milliards de dollars en 2018 mais d’importantes disparités entre les régions demeurent. L’Asie est le plus grand bénéficiaire (512 milliards). Si l’IED vers l’Afrique a augmenté de 11 %, il reste faible (46 milliards). La pandémie a accru les tendances préexistantes de dissociation de la chaîne de valeur mondiale et l’ONU prévoyait que l’EID enregistre une chute de 40 % en 2020.

L’ODD 17 s’inscrit dans la continuité de l’ODD 16 et apparaît comme la clé de voûte de tous les ODD. Afin d’atteindre les 169 cibles fixées par l’Agenda 2030, il faut apporter une réponse collective aux crises qui se multiplient car, nécessitant de nombreuses ressources, elles risquent de déstabiliser des pays déjà appauvris. L’aide consacrée reste trop faible. Selon Tijjani Mohamad-Bande, Président de l’Assemblée générale, il manque 2 500 milliards de dollars par an pour combler le déficit de financement. L’ODD 17 peine à progresser, freiné notamment par l’instabilité politique et la défiance. Si la circulation des idées, technologies et progrès scientifiques est facilitée par l’interconnexion, la moitié de la population n’a pas accès à Internet. Une coopération internationale efficiente est nécessaire afin de mobiliser les ressources nationales et trouver une solution à la crise de la dette dans les pays en développement. Cela passe notamment par la lutte contre les flux illicites qui représentent 400 milliards de dollars détournés par an.

La feuille de route de la France insiste sur la nécessité de construire des partenariats multi-acteurs innovants au niveau national et local. Elle prône de nouvelles formes de gouvernance impliquant tous des citoyens aux côtés des acteurs économiques et des pouvoirs publics. Dans cette optique, l’article 78 du projet de loi Climat et résilience prévoit qu’au plus tard le 1er janvier 2023, une feuille de route soit établie conjointement par les parties prenantes des filières économiques, le Gouvernement et les représentants des collectivités territoriales pour chaque secteur fortement émetteur de gaz à effet de serre. La France participe à la mise en œuvre des ODD sur le plan international dans un cadre bilatéral, européen et multilatéral en concentrant ses financements en Afrique et dans les pays les moins avancés. En 2022, la France ambitionne de consacrer 0,55 % de son revenu national brut à l’Aide Publique au Développement et 500 millions d’euros à l’aide humanitaire.

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