« Faim zéro » est l’ODD 2 de l’Agenda 2030. Cet objectif vise à éliminer la faim et à renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, principalement en Afrique subsaharienne (57 % de la population concernée), en soutenant les exploitants agricoles familiales aux pratiques vivrières, d’élevage et aux politiques agricoles, alimentaires et nutritionnelles.
La Banque Alimentaire définit l’insécurité alimentaire comme étant la faute d’accès à la nourriture en quantité suffisante et saine, qui ouvre la porte aux problèmes de santé (maladies physiques et physiologiques) et de bien-être (sentiment d’épuisement et l’isolement lié à la honte de ne pas pouvoir se nourrir seul). Le droit à l’alimentation est un droit humain consacré par les textes internationaux. Cela signifie que chaque homme, chaque femme et chaque enfant dispose d’un droit d’accès en tout temps, à une alimentation sûre. Cet ODD touche également des questions environnementales puisqu’elle préconise le respect de la biodiversité dans les méthodes agricoles. Des pays à l’instar de la France promeuvent une agriculture familiale respectueuse des écosystèmes tout en luttant contre le gaspillage alimentaire.
Depuis 2015, une personne sur neuf est sous-alimentée. Cela représente 815 millions de la population mondiale, dont la majorité se trouve dans les pays en développement (12,9 %). On estime à 511,5 millions le nombre de personnes souffrant de la faim en Asie ; 232,5 millions en Afrique ; 34,3 millions en Amérique et aux Caraïbes, pour seulement 14,7 millions aux états-Unis et en Europe et 1,4 million en Océanie, une hausse de 10 millions de personnes par an et 60 millions par 5 ans, contrairement aux années antérieures qui avaient pourtant connu une nette baisse de la faim. Par ailleurs, dans son rapport sur l’état de la sécurité alimentaire parût en 2020, l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et la culture évaluait pour l’année 2019, à 750 millions le nombre de personnes en état d’insécurité alimentaire grave, soit une personne sur 10 dans le monde. Autrement dit, deux milliards de personnes n’ont pas eu régulièrement accès à une alimentation sûre, nutritive et suffisante. Avant la Covid-19, l’insécurité alimentaire était en hausse. Les populations souffrant d’insécurité alimentaire modérée ou grave passaient de 22,4 % en 2014 à à près d’une personne sur trois dans le monde, soit 2,37 milliards de personnes en 2020 (Rapport ONU sur les ODD 2021). Quant à la FAO, elle estime que la Covid-19 aggravera la situation, faisant passer les personnes sous-alimentées de 83 à 133 millions. Les restrictions préventives de la pandémie ont eu de graves conséquences sur les pays du Sud notamment sur ceux de l’Afrique de l’Ouest, aggravant la situation économique des populations qui n’ont pas eu de revenus fixes garantis. (Synthèse de la « discussion N°9, impact Covid-19 sur la sécurité alimentaire. Autres préoccupations, les petits producteurs alimentaires subissent à leur tour de plein fouet la crise. Ils constituent 40 à 85 % des producteurs des régions en développement. Prochainement, les maladies liées à la malnutrition coûteront 1700 milliards de dollars US. C’est pourquoi, l’ONU préconise de reformer le système alimentaire et agricole mondial en profondeur pour diminuer les coûts directs et indirects de santé et éliminer la faim. La France s’engage à agir en faveur du climat, de la planète et de sa biodiversité.
Duflot Cécile
Directrice générale d’Oxfam France
Ripari Sébastien
Expert gastronomique, co-fondateur de Chefs4ThePlanet
Camdeborde Yves
Chef cuisinier