L’ODD 4 vise à assurer l’accès à tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et à promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie. En effet le droit à l’éducation est un droit humain fondamental.
Selon l’ONU, l’éducation est un moteur d’inclusion, d’autonomisation et d’innovation qui peut transformer des vies. C’est aussi un outil de développement durable et de paix. Tous les ODD de l’Agenda 2030 ont besoin de l’éducation qui donne à l’individu les connaissances requises. La Déclaration d’Incheon, accompagnant le Cadre de développement durable, reconnait le rôle important de l’éducation comme étant le vecteur principal du développement et de la réalisation des autres ODD. Cet objectif valorise une vision humaniste de l’éducation, bien public préalable à l’exercice d’autres droits, essentiel à la paix, la tolérance, l’épanouissement et le développement durable.Quelques lents progrès ont été réalisés pour améliorer l’accès à l’éducation et accroître le taux de scolarisation pour tous dans les pays en voie de développement où les inscriptions ont atteint 91 % (Rapport ODD 2021). Une fille sur quatre n’est pas scolarisée dans les pays en développement parmi 64 millions d’enfants d’âge primaire. Ce frein s’explique par le fait qu’une part importante de la population mondiale non scolarisée vit dans des zones
touchées par les conflits. Dans ces zones, on estime à 50 %, le nombre d’enfants non scolarisés en âge de fréquenter l’école primaire. Par ailleurs, les catastrophes naturelles et les pandémies perturbent l’éducation à l’échelle mondiale, empêchant l’enseignement dans des environnements sains, accueillants et sûrs. Avant la Covid-19, l’Institut de Statistiques de l’UNESCO dénombrait plus de 260 millions d’enfants et d’adolescents non scolarisés en 2018, soit 59 millions d’enfants en âge d’aller au primaire, 62 millions pour le premier cycle du secondaire et 138 millions pour le second. La propagation de la pandémie en 2020 a engendré la fermeture temporaire des écoles et l’interruption d’une nutrition quotidienne fiable pour plus de 91 % des élèves dans le monde (1,6 milliard d’enfants et de jeunes). Aujourd’hui, seulement 65 % des écoles primaires ont un équipement de base pour le lavage des mains et on estime que les inégalités dans l’éducation accentuées par la Covid-19 exposeront plus de 200 millions d’enfants au manque d’éducation d’ici à 2030, car l’apprentissage à distance est hors de portée pour au moins 500 millions d’élèves. Pour remédier aux impacts de la pandémie, l’UNESCO a lancé en mars 2020 la coalition mondiale pour l’éducation COVID-19, regroupant les organismes de l’ONU, des organisations de la société civile et des médias pour concevoir des solutions innovantes. L’UNICEF aussi renforce ses activités dans 145 pays à revenus faibles et intermédiaires pour aider les gouvernements et les partenaires dans le domaine de l’éducation afin d’élaborer des stratégies d’intervention rapide à l’échelle du système. La France fait de l’éducation le troisième pilier de sa feuille de route Agenda 2030 pour permettre une évolution des comportements et modes de vie adaptés au monde à construire et aux défis du développement durable.
Guilyardi Éric
Océanographe, physicien, climatologue, président de l’Office for Climate Education
Scheyder Patrick
Pianiste, concepteur des jardins et des hommes
Maisano Sandrine
Experte RSE, Vice présidente du Comité 21, Conseillère de La main à la pâte