L’ODD 12 promeut des modes de consommation et de production durables en sensibilisant producteurs et consommateurs afin que leurs usages réduisent l’impact environnemental et social de l’ensemble de la chaine de valeur des produits.
La consommation et la production stimulent l’économie mondiale. En France la consommation représente 52 % du PIB, 69 % aux états-Unis et 50 % en Russie. Toutefois le monde continue d’utiliser les ressources naturelles de manière non durable, faisant passer l’empreinte matérielle (la quantité totale de matière premières extraite pour satisfaire les demandes de consommation finale) de 73,2 à 85,9 milliards de tonnes métriques entre 2010 et 2017 (Rapport ODD 2021). Selon le Rapport de l’Institute for Climate economics du 25 février 2019, la chaîne alimentaire mondiale pèse pour un tiers des émissions de CO2. La croissance de la population mondiale, la détérioration des ressources naturelles et l’urbanisation croissante nécessitent de nourrir des personnes avec moins d’eau, de terres agricoles et de main-d’œuvre rurale. Alors que 690 millions de personnes souffrent de la faim selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation de l’agriculture (FAO), le monde gaspille ou perd un tiers de la nourriture qu’il produit, dont 13,8 % dans la chaine d’approvisionnement en 2016, soit une perte de 400 milliards de dollars par an selon le Rapport ONU 2021.
Un grand défi mondial est la gestion de la mobilité des personnes et des marchandises, le transport étant un moteur de développement économique et social. D’ici 2030, ce secteur représentera 80 000 milliards de passagers kilomètres (50 % de plus qu’aujourd’hui) selon l’Agenda 2030 France . La Banque Mondiale indique que le nombre de véhicules en circulation devrait doubler d’ici 2050. Développer des solutions de mobilité non polluantes grâce à des systèmes de transport sobre en carbone est nécessaire. L’Organisation mondiale du tourisme promeut le tourisme responsable et durable qui tiens pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs tout en répondant aux besoins des visiteurs, professionnels et communautés d’accueil.
Le numérique connait une progression mondiale fulgurante, même dans les pays pauvres, et les grands groupes mondiaux tels que les GAFA sont responsables en partie de l’épuisement des ressources non renouvelables. L’industrie du numérique, nécessitant une forte consommation énergétique et de ressources pour son déploiement, a un impact environnemental nuisible. En Afrique, le secteur du numérique connait sa plus grande progression. Or, ce continent est actuellement le réceptacle de la pollution croissante due aux tonnes d’équipements électroniques usés provenant des autres pays souvent industrialisés. Selon le programme de l’ONU pour l’environnement, le flux croissant d’équipements usés en Afrique exacerbe le fléau des déchets électroniques (50 % des déchets sont concernés), en raison des constituants métalliques et chimiques dangereux. Pourtant la Convention de Bâle interdit depuis 2012 l’exportation de déchets dangereux des pays membres de l’OCDE vers ceux du Sud. Des pays s’engagent pour l’atteinte de l’ODD 12. En France, l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi Climat et résilience le 4 mai 2021, après une large consultation citoyenne pour notamment accompagner la société notamment vers la décarbonation des modes de consommation, de production, de mobilité.