Le treizième objectif vise à renforcer la résilience et la capacité d’adaptation des pays face aux aléas et catastrophes climatiques avec un focus sur le renforcement des capacités des pays les moins avancés et des petits États insulaires en développement. Cette ambition se traduit à chaque échelle : via le renforcement de la coopération internationale au travers notamment de l’opérationnalisation du fonds vert ; dans l’élaboration des politiques et planifications nationales, via la sensibilisation des citoyens et la mise en place de systèmes d’alertes rapides.
Selon l’ONU, l’année 2019 a été la deuxième année la plus chaude de l’histoire et marque la fin d’une décennie (2010-2019) de chaleur exceptionnelle.
Depuis les années 1980, « chaque décennie a été plus chaude que la précédente », a indiqué l’OMM. Une tendance qui, selon l’agence onusienne, devrait se poursuivre en raison des niveaux record de gaz à effet de serre piégeant la chaleur dans l’atmosphère.
L’Agenda 2030, pour lequel la France porte l’ambition d’un monde plus durable et d’une résilience de la planète, place le climat au cœur du développement. La température à la surface de la planète a déjà augmenté de 1,1°C par rapport à l’ère préindustrielle, et ne doit pas dépasser 2°C et si possible 1,5°C pour respecter l’Accord de Paris en 2015 et les conclusions du rapport du GIEC.
Sécheresses, inondations, élévation du niveau de la mer, cyclones, le réchauffement climatique se fait ressentir sur notre planète de manière accrue. Les conséquences négatives, notamment pour le développement, sont bien connues : des îles, des littoraux et des villes côtières sont menacés de disparition, la production agricole subit déjà des pertes importantes qui menacent la sécurité alimentaire. Ainsi, le constat est clair : des décennies d’efforts passés et à venir pourraient être réduits à néant et les coûts pour répondre aux conséquences deviendraient insoutenables. L’Accord de Paris et l’ODD 13 tracent la voie vers des modèles de développement résilients et basses-émissions.
En 2015, la France a produit 0,9 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) mondiales pour une part du PIB mondial de 3,5 %, ce qui la place parmi les pays les moins pollueurs en production de GES. Ces émissions proviennent essentiellement des secteurs du transport, du résidentiel tertiaire, de l’agriculture et de l’industrie. À titre de comparaison, La Chine émet 28,2 % des émissions de CO2 et les États-Unis émettent quant à eux 14,5 %, selon l’Agence Internationale de l’Énergie. La France a adopté le 17 août 2015 la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte qui vise à développer une économie bas-carbone avec pour objectif ambitieux de réduire les émissions de 40 % d’ici 2030 par rapport à la quantité émise en 1990. Depuis, la France a rehaussé son niveau d’ambition pour contribuer à l’atteinte des nouveaux objectifs issus de l’Accord de Paris, en visant désormais la neutralité carbone à l’horizon 2050, c’est-à-dire « trouver un équilibre entre les émissions de l’Homme et la capacité des écosystèmes à absorber du carbone ». Dans cette perspective, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture le 4 mai 2021, dans le cadre du projet de Loi Climat et résilience, un nouveau modèle de prospérité, plus économe en énergie et en ressources naturelles, afin de saisir les opportunités offertes en termes d’innovation, d’investissement et de création d’emplois. Ce projet de loi propose un changement profond pour les principaux secteurs émetteurs de gaz à effet de serre : bâtiment, transport, énergie, agriculture et forêt, industrie et déchets.
Le Treut Hervé
Climatologue, professeur à Sorbonne Université et à l’école Polytechnique, membre de l’Académie des Sciences
Jouzel Jean
Paléoclimatologue, directeur émérite de recherche au CEA/CNRS, membre du GIEC et Prix Nobel de la Paix en 2007.
Lescarmontier Lydie
Glaciologue et éducatrice au changement climatique, Office for Climate Education, Paris