ODD 8 – TRAVAIL DÉCENT ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE

L’ODD 8 vise à promouvoir une croissance économique durable et partagée, de l’emploi et du travail décent pour tous.

L’OIT (l’Organisation International du Travail) veille à une réglementation juridique interne des états pour protéger les travailleurs des violations du droit du travail en garantissant l’accès aux mécanismes de recours judiciaires. Selon l’institution, la justice sociale est un pilier du travail décent et un moteur de développement durable.

à ce jour, plus de 60 % des travailleurs dans le monde ne disposent d’aucun contrat de travail. Le Rapport de l’OIT sur le travail décent daté de 2018 précise que dans la population active, 80 % des hommes travaillent contre seulement 50 % des femmes, ces dernières percevant 23 % de salaire en moins et occupant des emplois sous évalués.

Le travail décent est le fondement de la réussite de l’Agenda 2030 qui réduira la pauvreté, la faim et les inégalités. Par exemple, une étude de Harvard (Harvard Analytical Framework) datée de 2020 révèle que l’égalité des sexes dans la population active pourrait ajouter 28 milliards de dollars américains à l’économie mondiale d’ici à 2025.

L’autre objectif phare de l’ODD8 est l’éradication du travail des enfants, du travail forcé, de la traite des êtres humains, des fléaux qui touchent notamment les chaînes d’approvisionnement mondiales. Selon un Rapport conjoint de l’OIT, l’OCDE, l’UNICEF et l’OIM (organisation internationale pour les migrants) paru en 2019, 25 millions d’adultes et d’enfants sont victimes de travail forcé dans le monde, dont la grande majorité est exploitée par des particuliers et des entreprises, ce qui générerait plus de 150 milliards de profits illégaux par an. Afin de lutter contre toutes les formes de travail forcé, est née la loi de vigilance de 2017 qui oblige les grands groupes transnationaux à un devoir de vigilance pour prévenir les atteintes graves aux droits humains et à l’environnement résultant des activités de la société mère, de ses filiales mais aussi des fournisseurs et des sous-traitants avec lesquels elles traitent.

Par ailleurs, avoir un emploi ne permet pas toujours d’échapper à la pauvreté, c’est le cas des travailleurs pauvres, seul un travail décent permet de lutter contre la précarité salariale. Dans le monde, 300 millions de travailleurs sont en extrême pauvreté, avec moins de 1,90 USD par jour, seulement 29 % de la population bénéficie d’une sécurité sociale complète.

Si le travail décent accélère la croissance économique, la Covid-19 a accentué les pertes d’emploi dans le monde. Comme le constate le rapport ODD 2021, la croissance du PIB par habitant était de 1,5 % en 2019 contre 2 % entre 2010 et 2018. L’année 2020 aurait enregistré une baisse de 4,2 % du PIB et l’équivalent de 400 millions de pertes d’emploi supplémentaires (la moitié de la main d’œuvre mondiale). Le Fonds Monétaire International prévoit en 2021 une récession pire que celle de 2009, avec des niveaux record de précarité et de chômage frappant durement les personnes les plus pauvres. L’OIT préconise de placer la création d’emploi au cœur de l’élaboration des politiques économiques et des plans de développement afin d’atteindre 600 millions de nouveaux emplois nécessaires et de rester à la hauteur de l’accroissement de la population en âge de travailler.

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