ODD 6 – EAU PROPRE ET ASSAINISSEMENT

L’ODD 6 vise à un accès universel et équitable à l’eau potable surtout pour les populations vulnérables, à l’hygiène et à l’assainissement d’ici à 2030. Cet objectif appelle à une gestion durable de la ressource en eau, tout en réduisant le nombre de personnes souffrant de la rareté de l’eau qui est estimé à plus de 2,1 milliards de personnes (Unicef).

Depuis 2010, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement sûrs et propres est un droit de l’homme essentiel à la pleine jouissance de la vie et à l’exercice de tous les droits de l’homme (Résolution 64/292, ONU). Pour parer au déficit des ressources en eau douce, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté en 2016 la « Décennie internationale pour l’action sur le thème de l’eau » qui s’étendra de 2018 à 2028. Elle vise à aider et à transformer notre façon de gérer l’eau ainsi qu’à répondre au prochain déficit estimé à 40 % des ressources d’ici à 2030. La crise de l’eau est avant tout une crise naturelle. 90 % des catastrophes naturelles dues au changement climatique sont liées à l’eau. Elles entraînent des coûts humains et financiers considérables. Les inondations à elles seules représentent 70 % des décès liés à des catastrophes. Ces phénomènes amplifient le stress hydrique, état où la demande en eau dépasse la ressource disponible. De ce fait, l’Aquae dénombre 17 pays en situation de stress hydrique extrême, principalement ceux du Moyen-Orient et le nord de l’Afrique. Selon l’ONU, la pénurie d’eau affecte plus de 40 % de la population mondiale et devrait augmenter. Plus de 1,7 milliard de personnes vivent actuellement dans des bassins fluviaux où l’utilisation de l’eau est supérieure à la quantité disponible et la pénurie d’eau pourrait déplacer 700 millions de personnes d’ici à 2030 (Rapport ODD 2021). En 2040, un enfant survivra dans des zones où les ressources en eau seront très limitées, cela va concerner près de 600 millions d’enfants d’après l’UNICEF. Le manque d’eau affecte principalement les femmes car la corvée dans 80 % des ménages en manque d’eau sur place est exécutée par les femmes et les filles. Entre 1990 et 2015, les sources d’eau potables améliorées ont certes augmenté (76 % à 90 % de personnes concernées), mais aujourd’hui encore, des milliards de personnes manquent de services d’approvisionnement et d’assainissement. Aujourd’hui, 2,4 milliards de personnes manquent d’eau potable saine et plus de 4,2 milliards manquent d’installations sanitaires sûres. Le manque d’hygiène et d’assainissement tue chaque jour 700 enfants. Cette situation est exacerbée par la Covid-19. Dans son rapport ODD 2021, l’ONU fait état de 3 milliards de personnes manquant d’installations de base de lavage des mains pour lutter efficacement contre la pandémie et 2 établissements de santé sur 5 dans le monde n’ont pas de kit d’assainissement de riposte face à la Covid-19.

Dans les pays en développement, 80 % des eaux usées résultant des activités humaines sont déversées dans la mer et les cours d’eau sans dépollution préalable.

Face au déficit de financement dans le domaine de l’eau, des pays tels que la France et les états-Unis défendent les dynamiques de coopération internationale pour la gestion équilibrée de la ressource en eau, en apportant un soutien actif à de nombreux projets. La France y contribue à travers l’Agence Française de Développement et par la mise en place d’une stratégie internationale pour la décennie 2020-2030.

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