ODD 5 – ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES

L’ODD 5, spécifiquement dédié à l’autonomisation des filles et femmes, vise à mettre fin aux discriminations et violences dans le monde par la lutte contre les inégalités grâce à des mesures positives en faveur des femmes.

Chaque société constitue une sphère autonome avec des problématiques spécifiques. Les inégalités de genre ne se mesurent pas sur les mêmes critères selon les pays pauvres et riches. En Afrique par exemple, la pratique des mutilations génitales féminines et le mariage précoce des filles sont les principales violations à éliminer. Pour les pays du Nord, la faible mixité, le sexisme ou les inégalités professionnelles sont les arguments de luttes.

Toutes les femmes et les filles doivent jouir de droits et d’opportunités équitables. L’objectif 5 participe au développement inclusif et durable interdépendant avec l’ensemble des ODD de l’Agenda 2030. Les violences basées sur le genre sont parmi les violations des droits humains les plus répandues dans le monde. La lutte pour les droits sexuels et reproductifs est cruciale étant donné que leurs violations exacerbent d’autres formes de discrimination. Plus de 50 % des femmes mariées ou en concubinage ne disposent pas librement de leur corps. Dans certaines zones du monde, les violences sexuelles contre les femmes constituent la principale arme de guerre pendant les conflits armés. Par ailleurs, la pauvreté suscite des discriminions dans tous les domaines. Selon le fonds de développement des Nations Unies pour la femme, 70 % des pauvres dans le monde sont des femmes (Unifem 2008). La place qu’elles occupent dans la société les confronte à des difficultés et discriminations partout et dans tous les secteurs d’activités. 40 % des femmes en France ont subi un cas d’injustice en raison de leur sexe selon une enquête CSA, 2016. De plus, l’adoption des quotas nationaux, a permis de réduire quelques inégalités dans le monde du travail bien qu’il existe encore un grand écart de représentation dans les domaines publics (25 % dans les parlements nationaux et 30 % dans les administrations locales) et privés où elles occupent moins d’un tiers des postes de hautes directions et de cadres intermédiaires dans le monde.

La Covid-19 a fait baissé l’emploi des femmes, majoritaires dans les secteurs lourdement impactés (tourisme, restauration, services), puis dans le secteur informel et précaire qui emploie à lui seul plus de 90 % des femmes en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud (ONU Femmes). D’un autre côté, les mesures de confinement ont augmenté les violences domestiques de 40 % dans certains pays (rapport des ODD 2021). Pourtant, 45 pays ne disposent d’aucune loi protégeant les femmes contre les violences conjugales. Elles sont sérieusement exposées à la Covid-19 car elles comptent pour 70 % des professionnels de la santé et des travailleurs sociaux, sans compter la charge domestique supplémentaire que la pandémie engendre.

L’ONU est sceptique. Malgré quelques améliorations, la pleine égalité ne sera pas atteinte d’ici 2030 et la crise de la Covid-19 aura un impact décuplé compte tenu de son échelle planétaire. Il faut de toute urgence renforcer les initiatives de promotion de l’égalité des sexes.

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