ODD 15 – VIE TERRESTRE

Le quinzième objectif promeut la préservation et la restauration des écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable, notamment les forêts, à lutter contre la désertification, à enrayer et inverser le processus de dégradation des sols et à mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité.

Les écosystèmes sains contribuent à la préservation du vivant grâce à la fourniture de l’oxygène, la régulation des conditions météorologiques, la pollinisation des cultures et la production agricole. Selon le Rapport ODD 2021 de l’ONU deux milliards d’hectares de terres sont dégradés mettant ainsi en péril la sécurité alimentaire, le climat et affectant 3,2 milliards de personnes.

L’activité humaine est à l’origine de la détérioration massive des terres et de la disparition des espèces animales et végétales, contribuant de fait à la sixième extinction de masse (Rapport 2019 de la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques l’IPBES). Selon l’ONU, 75 % de la surface terrestre a déjà été altérée par l’activité humaine. Plus de 31 000 espèces sont menacées d’extinction soit 27 % des 116 000 espèces évaluées dans la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature.

La déforestation et la désertification posent des défis majeurs au développement durable et ont des répercussions négatives sur la vie et les moyens de subsistance de millions de personnes. Les forêts recouvrent près de 31 % de la surface de la planète et environ 1,6 milliards de personnes en dépendent pour la production de l’air, de l’eau et de la nourriture comme nous le rappelle l’ONU en ajoutant leur rôle clé dans la lutte contre les changements climatiques. Selon le Rapport La Situation des forêts du monde 2020, depuis 1990, 420 millions d’hectares de forêts ont disparu par conversion de ces espaces à d’autres utilisations, notamment agricoles. Il est urgent d’investir dans la restauration des sols afin d’améliorer les moyens de subsistance, de réduire les vulnérabilités et de diminuer les risques pour l’économie. En outre, les tueries et trafics d’espèces sauvages menacent à la fois les animaux protégés notamment le pangolin, et mettent en péril la santé humaine en propageant de nouvelles maladies mortelles. 75 % des maladies infectieuses émergentes comme la grippe aviaire, Ebola et la Covid 19 sont zoonotiques (Rapport ODD 2021).

Malgré les efforts et les prises de conscience d’une nécessaire gestion durable des forêts, le monde est loin d’atteindre l’ODD 15 pour stopper la perte de biodiversité terrestre qui décline à un rythme alarmant. Les progrès en matière de protection des zones essentielles pour la biodiversité sont lentes. Seulement un tiers des pays était en voie d’atteindre leur cible nationale d’intégration de la biodiversité dans la planification nationale. En 2020 seulement 44 % des zones essentielles pour la biodiversité des milieux terrestres et d’eaux douces étaient protégées. La France, qui fait partie des dix pays présentant le plus grand nombre d’espèces menacées avec 1 260 espèces éteintes ou menacées au niveau mondial, a intensifié sa mobilisation pour la lutte contre la déforestation en s’associant aux Déclarations d’Amsterdam et en prenant l’engagement de mettre fin à l’importation de produits contribuant à la déforestation (Plan national sur le climat, 2017). En outre, la loi Climat et résilience de mai 2021 renforce la protection des écosystèmes par la préservation et la restauration des hydrosystèmes tout en divisant par deux le rythme d’artificialisation des sols, notamment par l’interdiction de construction de nouveaux centres-commerciaux qui artificialiseraient les terres sans démontrer leur nécessité.

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