ODD 10 – INÉGALITÉS RÉDUITES

Le dixième ODD vise à réduire les inégalités fondées sur les revenus, le sexe, l’âge, le handicap, l’orientation sexuelle, la race, la classe, l’origine ethnique, la religion. Comme le rappelle l’ONU, les inégalités constituent non seulement une menace pour le développement économique et social et la réduction de la pauvreté, mais elles altèrent aussi le sentiment d’accomplissement et l’estime de soi des individus. L’autre objectif de l’ODD 10 est d’augmenter la représentation des pays en développement dans les instances et les prises de décisions de portée mondiale.

Malgré la prospérité croissante dans le monde, l’écart entre les plus riches et les plus pauvres continue de se creuser. Ces inégalités grandissantes constituent une menace à la cohésion sociale, facteur du crime, des maladies et de la dégradation de l’environnement. C’est pourquoi, réduire les inégalités permet d’impacter tous les champs de développement durable grâce à l’adoption de lois et de politiques garantissant une amélioration durable des conditions de vie de tous.

Les inégalités baissaient dans le monde avant la crise sanitaire qui pourrait inverser la tendance. Le coefficient de GINI, développé par le statisticien italien Corrado Gini et mesurant les disparités entre les revenus et les niveaux de vie au sein d’une population donnée a diminué d’au moins 1 point entre 2010 et 2017 dans 38 des 84 pays ayant des données disponibles sur le revenu (Rapport 2020 de l’ONU).

Parmi les continents, l’Afrique est le plus touché par les inégalités notamment parce que les systèmes de protection sociale y sont précaires (pour l’ensemble du continent, le taux de couverture moyen est de 6 % pour une moyenne mondiale de 25 % selon l’OIT) alors que l’équité en santé constitue le premier rempart contre la montée des inégalités. Il est indiqué dans le Rapport de la Commission des déterminants sociaux de la santé que les systèmes de protection sociale peuvent contribuer aux objectifs de développement si les pays appliquent des politiques globales et universelles de protection sociale ou les renforcer, de façon à garantir à tous un revenu suffisant. La France qui a consacré en 2019 31,5 % de son PIB à la dépense sociale est un exemple en la matière, selon une étude de l’OCDE.

Malgré ces signes positifs, les inégalités sous toutes leurs formes persistent. D’après les données de 31 pays pour la période 2014-2019, près de deux personnes sur dix ont déclaré avoir fait l’objet de discrimination pour au moins l’un des motifs établis par le droit international des droits de l’homme, les femmes étant les plus exposées. Parmi les personnes en situation de handicap, ce chiffre monte à 3 sur 10. Les formes de discrimination peuvent être multiples, croisées et liées à l’origine, au genre, aux orientations religieuses et sexuelles.

Parmi les inégalités existantes dans le monde, on dénombre les inégalités en matière de richesse, d’accès à la culture, à la santé, au logement, à l’éducation et aux études supérieures, mais les disparités de revenus sont celles qui mettent le plus à mal la réalisation des ODD. Pour réduire ces inégalités, l’Aide Publique au Développement (ADP) permet de soutenir des projets qui contribuent à la croissance des pays pauvres et doit permettre de bénéficier aux populations les plus fragiles. Toutefois, selon le FMI, l’ADP – qui est de l’ordre de 0,2 % du PIB mondial – n’a jamais été aussi faible que depuis la pandémie, passant de 420 à 271 milliards de dollars, orientée vers les pays intermédiaires qui ont des capacités à s’en sortir au détriment des pays pauvres, ce qui freine la réduction des inégalités.

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