Les experts : Tcherkoff Audrey
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Tcherkoff Audrey
L’égalité des genres comme moteur de la reliance
En ces temps de grandes transformations, l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes et des filles est fondamentale, comme illustré par l’Objectif de Développement Durable 5. En effet, les femmes et les filles, du fait des inégalités structurelles ancrées dans nos sociétés, ont été aux premières lignes de la pandémie. La crise que nous vivons fera probablement passer 47 millions de femmes et de filles sous le seuil de pauvreté. Ce chiffre représente un cataclysme dans la dynamique positive entamée pendant les dernières décennies. Le taux de pauvreté qui devait baisser de 2,7 % entre 2019 et 2021 pourrait en réalité augmenter jusqu’à 9,1 % due à la pandémie !
Par ailleurs, les projections prévoient que d’ici 2030, pour 100 hommes vivant dans l’extrême pauvreté, 121 femmes seront dans une situation similaire, de haute précarité. Cette crise mondiale a également exacerbé le risque de violences auquel les femmes sont confrontées au sein de leur foyer, et plus particulièrement les violences conjugales. Nous savons aujourd’hui que 243 millions de femmes et de filles ont été victimes de violence sexuelles et physiques commises par un partenaire dans les 12 derniers mois.
Nous ne pouvons pas tolérer l’intolérable.
De plus, les signalements relatifs aux violences faites aux femmes ont considérablement augmenté à l’échelle mondiale pendant les confinements, avec des hausses atteignant souvent plus de 25 %. En France, le taux de signalements en ligne de violences sexuelles et sexistes a atteint 60 % supplémentaire pendant le deuxième confinement en Octobre 2020.
Nous ne pouvons pas accepter l’inacceptable.
Plus que jamais, il est primordial de continuer de concentrer l’ensemble de nos efforts en faveur de l’égalité : selon le Baromètre réalisé cette année par le Women’s Forum dans les pays du G7, 90 % des personnes interrogées pensent que la réduction des disparités entre les femmes et les hommes doit être considérée comme une priorité absolue. En réalité, une majorité écrasante d’hommes et de femmes pensent que si les femmes avaient les mêmes opportunités que les hommes, cela aurait des conséquences positives sur l’emploi (74 %), les salaires (73 %), la croissance économique (74 %) et la société dans son ensemble (79 %).
Il est donc temps de passer à une nouvelle étape et de donner un rôle d’avant-garde aux femmes dans la sortie de crise, essentielle pour la survie de l’humanité. Ces bouleversements nous amènent à remettre en question nos comportements et modes de pensée. Nous devons faire preuve d’audace pour mettre en œuvre les mesures adéquates en rempart aux inégalités et à leurs effets à tous les niveaux. Il est impératif qu’une dimension genrée soit intégrée au sein de tous les plans d’action pour construire le monde de demain, suivant les principes d’inclusion et de diversité. Pour ce faire, il est nécessaire que les femmes soient davantage représentées aux plus hauts niveaux de responsabilité afin qu’elles puissent être les premières décisionnaires et apporter leur valeur ajoutée.
Je suis déterminée à faire en sorte que la voix des femmes soit entendue et surtout écoutée. Avec mes collaborateurs, j’œuvre chaque jour afin que la moitié de l’humanité soit à la place qu’elle mérite.