Le développement durable toujours en salle d’attente
Le développement durable concerne tous les systèmes y compris celui de la santé. Trop longtemps écarté du sujet il convient de rattraper le retard car les conséquences sur la planète sont considérables.
La santé est intimement liée à l’écologie. L’écologie est liée à la santé. Les deux sont de fait indissociables.
Exemple : Si vous prenez le délire des produits aphrodisiaques responsables des tueries de rhinocéros et des requins, vous avez là une image, parmi tant d’autres, de la bêtise humaine.
La prise en charge des malades à un coût en carbone considérable qui n’est jamais calculé. En France, par exemple 90 % du matériel vient de l’étranger. N’oublions jamais la crise des masques, au début de la COVID, qui provenaient tous de Chine. Le matériel de santé est toujours en plastique et les chaines de traitement des déchets sont d’une pollution effroyable. Des actes chirurgicaux à la réanimation, tous sont très polluants mais nul ne s’est intéressé à diminuer le coût écologique de toutes ces pratiques.
Si nous ajoutons les transports de malades par exemple pour les norias avec les Antilles, le coût carbone est vertigineux : des avions pour six à douze malades pour réaliser leur transport jusqu’en France… nécessaire pour les sauver. C’est la réalité, et il est impossible de ne pas le faire car toute vie doit avoir la possibilité d’être sauvée. Ces coûts de transports sont pour l’instant, impossible à diminuer. Mais un usage des bonnes pratiques est possible notamment en redécouvrant la proximité des prises en charge. Prenons l’exemple de la gestion des déchets et la diminution des rejets dans les égouts des hôpitaux. La pollution dans les eaux usées par les établissements de soins est considérable. Il est urgent de créer des bassins spécifiques et de généraliser ces pratiques pour recueillir ces écoulements.
Il en est de même avec la micro écologie : celle du médicament. Les médicaments que nous consommons, sont rejetés dans les urines et les selles, comme le doliprane qu’on retrouve dans les urines, puis dans les égouts. Aujourd’hui le traitement des eaux usées ne permet pas de supprimer les médicaments dans les eaux traitées, ce qui pose des problèmes considérables. En consommant l’eau du robinet, on finit par boire du paracétamol sans le savoir même en quantité infinitésimale. Il en est de même avec les antibiotiques.
La résistance des bactéries à la pénicilline depuis les années 1940 est devenu un problème majeur.
La crise du COVID nous rappelle cruellement que la catastrophe est aussi micro et pas uniquement macro écologique. La résistance des antibiotiques est un problème de santé public essentiel. La COP 21 incluait un volet sur la santé avec des dispositions qui n’ont pas été appliquées. La responsabilité est du ressort du politique mais aussi des géants de l’industrie pharmaceutique. Cette dernière est la première industrie au monde… ce qui explique sa puissance politique.
Si nous voulons progresser dans l’histoire de l’humanité il est urgent de bien déconnecter les progrès de la science de la rentabilité économique. Nous le voyons actuellement avec le vaccin contre la covid où les brevets auraient dû être en libre droit pour tous les pays mais malgré cette crise les règles du jeu capitaliste et du commerce ont à regret triomphé. En conséquence des pays n’ont toujours pas les vaccins…. Et bien entendu il s’agit des plus pauvres.
L’enjeu du développement durable fait partie des enjeux de la santé et il est urgent de s’en préoccuper.