Sortir les populations les plus vulnérables de la pauvreté
Le dérèglement climatique impacte le monde entier et met en danger les populations les plus fragiles. Quel rôle joue une ONG internationale comme la vôtre ?
Le changement climatique et l’impact environnemental sont les problématiques les plus complexes et urgentes du monde. Selon le dernier rapport mondial des risques du Forum économique mondial (Global Risks Report 2021), quatre des cinq risques principaux sont environnementaux. L’augmentation des risques de maladies infectieuses est causée par la détérioration continue des habitats naturels. La dégradation de l’environnement, la déforestation, la désertification et la pollution constituent une menace existentielle affectant les populations et les écosystèmes de la planète. Les communautés les plus pauvres et les plus marginalisées du monde, qui ont le moins contribué à ces bouleversements, sont les plus durement touchées par les effets du changement climatique. Elles manquent de moyens pour s’adapter et en atténuer les effets et ne peuvent améliorer durablement leurs conditions de vie. ACTED propose des actions humanitaires pour répondre aux catastrophes et aux famines et aux déplacements des populations fragiles. Nous les aidons à être résilientes, à s’adapter à une nouvelle réalité ainsi qu’à préserver leurs écosystèmes. Enfin nous assumons notre part de responsabilité collective en rendant nos opérations plus vertes. Notre action ne doit pas détériorer davantage la planète pour ne pas mettre en danger les populations soutenues.
Sur quels leviers travaillez-vous pour apporter des réponses concrètes ?
La vision d’ACTED est celle d’un monde 3 Zéro : Zéro Exclusion (pas de laissé pour compte), Zéro Carbone (nous n’avons qu’une seule planète) et Zéro Pauvreté (la pauvreté ne doit pas constituer un frein au potentiel de chacun). Cette vision nous oblige à « passer du discours aux actes » et à prendre les mesures nécessaires pour réduire notre empreinte carbone et environnementale. Cela se fait au niveau organisationnel et opérationnel. Nous identifions des solutions locales et globales et développons des programmes pour la préservation de l’environnement et pour lutter contre le changement climatique.
ACTED conjugue aide d’urgence, réhabilitation et développement sur le long terme. Des thématiques clés comme la gestion des risques de catastrophe (Sendai Framework), la gestion intégrée des ressources naturelles, et les systèmes de production agricole adaptés au climat font partie de ses programmes phares. En 2020, nous avons été plus loin avec l’intensification d’activités dans les secteurs de l’économie circulaire, de la gestion des écosystèmes fondés sur la nature, de l’action citoyenne pour le climat et des infrastructures durables.
Enfin, nous avons développé des produits financiers innovants en lien avec le législateur en France et les investisseurs à la recherche d’impact social et environnemental. En émettant des « titres associatifs » auprès de fonds d’épargne solidaire, nous soutenons notre transformation « verte » et digitale et investissons dans la microfinance et les entreprises fournissant de l’énergie renouvelable et contribuant à réduire les émissions de GES.
Face à la catastrophe environnementale, alimentaire et sanitaire qui s’annonce, quelles sont les priorités ?
L’accroissement de la pauvreté et le changement climatique constituent une injonction contradictoire : une croissance inclusive permettant de sortir la partie la population mondiale de la pauvreté se traduira par plus de consommation et donc par plus d’émissions de GES. Ces deux réalités doivent donc être le fil directeur de notre action. Nous souhaitons accentuer la valeur ajoutée et l’efficacité au bénéfice des populations les plus vulnérables. Pour contribuer à l’objectif du Triple Zéro, nous devons nous appuyer et renforcer les solutions et ainsi répondre de manière systémique aux défis de notre monde globalisé. Nous devons également porter le savoir-faire et
les innovations locales, et agir collectivement pour que les 17 objectifs soient une réalité. Il nous faut désormais utiliser notre action de terrain comme un levier pour influencer le plus d’acteurs possibles, humanitaires ou non.