S’alléger, collectivement
Nous vivons dans un monde globalisé qui a permis un formidable développement des échanges, et a ainsi accéléré le développement économique des sociétés qui le composent. La croissance mondiale a entraîné un recul progressif et massif de la pauvreté, elle a contribué à réduire les conflits et elle augmente tous les jours le niveau d’éducation et la santé des Hommes. Les interactions économiques et sociales entre les peuples ont été un facteur de progrès qu’il serait inconvenant voir dangereux de vouloir ralentir.
Il est donc nécessaire de poursuivre ces échanges économiques, gages de stabilité. Mais il serait illusoire de penser que le modèle sur lequel nous avons vécu depuis le milieu du 20e siècle pourrait perdurer en l’état. Car, en poursuivant des objectifs de croissance soutenue, nous avons produit de plus en plus d’externalités négatives.
L’une des principales externalités négatives induite par notre système de fonctionnement est le dérèglement climatique. En effet, si les bouleversements déjà observés et à venir sont en partie liés à des cycles naturels, il est aujourd’hui clair que l’activité humaine a accéléré ces évolutions dans des proportions telles qu’il devient difficile pour les êtres vivants de s’adapter aux impacts multiples générés en un temps record.
À grande échelle, les effets du dérèglement climatique sont dramatiques et risquent d’annihiler une grande partie du progrès humain, notamment en augmentant les inégalités, en replongeant massivement des populations dans la précarité et détruisant une partie de notre biodiversité.
La transition en cours nécessite des changements drastiques et des révolutions industrielles pour réduire notre empreinte environnementale. Le réchauffement climatique s’accélère ; la réponse doit être proportionnée donc très forte.
La conciliation entre « révolution environnementale » et « objectifs de développement » impose une utilisation plus raisonnée des ressources qui composent notre écosystème et des modes opératoires différents. énergie, construction, transport sont parmi les principaux secteurs concernés.
Ainsi, j’ai l’intime conviction que l’industrie et l’innovation, parfois décrites comme des facteurs des dérèglements que nous connaissons, ont un rôle majeur à jouer pour mobiliser et impulser une mutation de nos systèmes de production, de transport et plus généralement de renforcer les échanges inclusifs et faiblement impactant.
Si cette dynamique peut – et doit – être puissamment enclenchée par les entreprises, elle ne peut perdurer sans le soutien des décideurs publics. L’exemple du transport de demain, que nous participons à faire advenir chez Flying Whales, illustre bien cette nécessité forte de collaboration public-privée pour ses besoins de financement. La nature même de notre solution touche en effet au développement territorial des états et au besoin de développement de projets privés. Mais l’ambition fondamentale qui est la nôtre, à savoir relier et désenclaver en ayant le moins d’impact possible sur notre environnement, impose une intelligence collective et une dynamique de collaboration sans faille. Cette alliance est à mon avis la seule voie à suivre et à titre d’exemple Flying Whales repose sur ce maillage public-privé pour démultiplier ses capacités d’innovation et de financement afin de développer le premier système de transport cargo aérien, sans infrastructure en opération. La solution développée par Flying Whales charge et décharge jusqu’à 60 tonnes en vol stationnaire et à très faible empreinte environnementale, grâce à une propulsion tout électrique équipée d’une pile à hydrogène (ce qui pourrait être le premier gros porteur aérien à embarquer une pile à hydrogène d’une telle puissance).