Les experts : Barrier Alexia

Barrier Alexia

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Si l’Océan, source de vie, est en danger, nous sommes en danger.

Vivre 111 jours en mer, en solitaire, sans escale et sans assistance, en course à la voile, au contact de la nature et de la vie sauvage, au rythme des éléments est l’expérience la plus intense de ma vie. Un challenge unique, le Vendée Globe et un tour du monde. Mon bateau, nommé du nom de l’association que j’ai créée il y a plus de 10 ans, 4myplanet, est un formidable voilier de course mais pas que. C’est aussi une plateforme qui nous sert à relever des challenges destinés à la science et à l’éducation pour la préservation de l’océan.

Le 5 juin 2009, alors que je naviguais sur la Maxi Transatlantic race, course en équipage au départ des états – Unis pour arriver en Angleterre, j’ai été choquée par le nombre de déchets et de détritus présents à la surface de l’eau. C’était pour moi insoutenable, il était temps d’agir. Agir mais comment ? Je suis allée à la rencontre des scientifiques de TARA Expéditions et j’ai compris qu’en installant des instruments pour récupérer des données sur l’eau en surface pendant les courses, je pourrais ainsi être un outil au service de l’observation de l’océan.

J’ai créé l’association 4myplanet et 10 ans après ce sont des millions de données collectées, et une dizaine de profilers déployés en mer pour les chercheurs et étudiants qui observent l’océan.

Nous connaissons mieux l’espace que l’océan, ces données rares sont donc cruciales pour mieux appréhender notre planète bleue. Nous le savons, l’océan est source de vie, et si l’océan est en danger, nous sommes en danger. Pourtant, la pollution s’accroit de manière exponentielle, avec notamment la prolifération du microplastique, ces particules de plastique de moins de 5mm invisibles à l’œil nu. Chaque goutte de l’Océan, de ruisseaux et de rivières contient du plastique. L’acidification de l’Océan, moins médiatique que les macrodéchets, est un problème majeur. Un quart du CO2 produit par l’Humain est absorbé par l’Océan. L’augmentation de la production de gaz carbonique a un impact direct sur les organismes vivants dans l’océan et sur la régulation du climat. La surpêche est un véritable fléau qui risque de priver plus de 60% de la population mondiale de sa première source de nourriture. Allons-nous accepter que la biodiversité marine soit décimée par des techniques de pêche subventionnées par l’Europe comme la pêche électrique, la pêche à explosif, le chalutage ? Mon combat n’oublie pas la question des flux migratoires et des réfugiés climatiques qui sont directement victimes du réchauffement climatique, de la montée des eaux, des phénomènes météorologiques violents.

La planète bleue composée à 70 % par l’océan est notre cellule de vie. C’est le bateau qui transporte l’humanité au fil du temps et dans l’Univers. Aujourd’hui, nous sommes en train de provoquer des trous dans ce bateau. Je vous laisse imaginer la suite…

Avec 4myplanet, j’ai décidé de m’engager auprès des jeunes générations, je leur transmets mon amour pour l’océan et je leur donne ainsi envie de le protéger. Ils sont aujourd’hui plus de 40 000 à partager cet amour pour l’Océan. Je vois à travers ces enfants de vrais ambassadeurs.rices pour la préservation de notre terrain de jeu commun.

Les kids 4myplanet ont très vite compris qu’en tant que futurs citoyens.nes, ils auront un impact direct sur notre cellule de vie. Que le plastique ce n’est plus fantastique. Que moins produire de déchets et d’arrêter de gaspiller, c’est carrément sexy. Et que donner du sens à nos vies en respectant les autres et notre environnement, c’est une jolie façon de grandir.

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