Les experts : Aoki Ayumi Moore
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Aoki Ayumi Moore
Agir pour l’autonomisation des filles et des femmes par les nouvelles technologies
La technologie est l’industrie la plus lucrative à la croissance la plus rapide de l’Histoire. Elle est l’avenir du travail. Le codage et le design UX sont à l’origine de l’innovation, des opportunités et de la croissance dans tous les domaines, y compris la fabrication, l’agriculture et la finance.
À l’heure actuelle, les femmes sont sous-représentées dans les technologies. Au cours des 4 dernières décennies, un fossé entre les sexes s’est creusé. Seule une femme sur 5 travaille dans ce secteur et les raisons en sont multiples : normes culturelles, préjugés inconscients, harcèlement et manque de confiance en soi. Elles devraient être plus nombreuses à intégrer le secteur technologique, jouer un rôle à part entière dans l’écosystème et renforcer l’industrie dans son ensemble. Et c’est important car la technologie fait partie de tous les aspects de notre vie et les femmes représentent la moitié des consommateurs. Les entreprises technologiques doivent donc refléter cette réalité dans le personnel qui conçoit leurs produits.
Enseigner aux femmes des compétences numériques peut changer leur vie. Cela a changé la mienne puisque je me trouvai au sommet d’une carrière réussie, mais sans aucune satisfaction dans mon travail. Il était temps pour moi de repenser ma vie professionnelle et personnelle. Mon rêve était de voyager, de passer du temps avec mes enfants, d’être créative et indépendante. C’est devenu une réalité lorsque j’ai appris à coder seule afin de créer des sites web, des campagnes numériques et des applications. Cela m’a accordé une totale liberté financière. C’est ainsi que j’ai trouvé ma vocation et fondé Women in Tech. C’est une organisation mais aussi un appel à l’action en mettant l’accent sur l’ODD 5. Cette vision audacieuse est un mouvement global, avec une communauté diverse et nombreuse. J’ai souhaité que toutes les femmes aient accès à des événements, à des programmes d’éducation, à du matériel. En ce sens, nous avons ouvert un centre d’apprentissage dans un township du Cap et distribué des ordinateurs en Inde et en Afrique du Sud.
Nous nous concentrons sur 4 piliers : l’éducation, les affaires, l’inclusion numérique et le plaidoyer. C’est une communauté sûre de soutien mutuel pour les femmes dont la mission est de former des femmes et des filles et leur donner les moyens d’agir dans le domaine des technologies de l’information et de la communication d’ici 2030. Elles sont formées notamment sur le Coding, le blockchain, le mentorat. Notre organisation fait partie de l’Alliance Edison, un mouvement lancé par le World Economic Forum. Celle-ci est engagée aux côtés des femmes et donne la priorité à l’inclusion numérique comme levier de réalisation des ODD.
Nous avons lancé le Summer Coding Camp en 2018, conçu pour enseigner aux femmes les principes fondamentaux du développement web. Elles étaient 50 venant de 35 pays. Certaines des participantes ont ensuite poursuivi leur montée en compétence en devenant CEO. Ainsi, le retour sur investissement de la formation des femmes a des effets allant au-delà des euros investis. C’est un « retour sur impact » qui s’étend aux communautés, car les femmes font rayonner leur expérience de nombreuses manières.
La pandémie est une puissante occasion de multiplier la portée au-delà des frontières, en mettant l’éducation et la formation à disposition des femmes par le biais de programmes en ligne. L’apprentissage est adapté à leurs besoins : flexibilité, accessibilité et coûts réduits. En outre, le travail à distance offre aux femmes davantage d’opportunités professionnelles et un meilleur équilibre de vie.
La feuille de route de Women in Tech est ambitieuse : d’ici 2030 être présent dans 100 pays et former 5 millions de femmes et de filles, avec des programmes innovants, créant ainsi un nouveau vivier dans les technologies de rupture. Pour y parvenir, nous avons besoin du soutien de tous. Il est temps de relever le niveau d’ambition en matière de parité entre les sexes et d’inclusion numérique, car lorsque les femmes s’élèvent, nous nous élevons tous.